Le MOULIN : la mécanique
Pour comprendre le fonctionnement du moulin écoutons Adrien, l'âme de ce moulin ...
* La roue à augets
L'eau arrive dans la roue à augets. Celle-ci est différente de la roue à aubes. Pour la roue à aubes, l’eau arrive en-dessous de l’axe et pousse sur les pales. Il faut donc un débit très important pour la faire tourner. Pour la roue à augets, l’eau arrive par le dessus et remplis progressivement les augets. Le poids de l’eau lorsqu’il est suffisant entraîne la roue. On peut jouer sur la quantité d’eau qui arrive pour régler la vitesse et l'on peut tourner avec un débit d’eau moindre.
* Les roues dentées
L'eau actionne la roue à augets ; le mouvement est démultiplié par 2 roues dentées. La grande possède 132 dents et la petite 26 dents, toutes en bois. Cette dernière actionne à son tour un axe sur lequel se trouvent 2 poulies également en bois. La petite (diamètre 60 cm ) actionne l'arbre principal et, la grosse (diamètre 2m), l'arbre secondaire par l'intermédiaire de 2 courroies. L’arbre principal actionne la meule en granit et remonte le pilon du pressoir par un excentrique.
* L'arbre principal
Il mesure 8 mètres de long, et il a une section hexagonale d’environ 70 cm. On peut imaginer le mélèze de un mètre de diamètre minimum qui a été utilisé.
Sur cet arbre on peut voir une trace d’usure importante. C’est sans doute dû au frottement d’une courroie. Au bout de cet arbre on retrouve un engrenage muni de 120 dents carrés. C’est l’embrayage de la roue.
* L'arbre de la meule
On arrive au bout de l’arbre. Le gros engrenage sert à embrayer la meule. La manœuvre s’effectue à l’aide d’un levier. On bascule verticalement l’arbre de la meule pour mettre en contact les deux engrenages et démarrer celle-ci.
C'est l'un des rares pressoirs horizontaux encore en état de fonctionnement. Très courants au 18eme siècle, ils ont été remplacés par des presses hydrauliques fournissant une pression constante et bien supérieure.
Le pressoir est constitué par un corps en noyer (1), d'une seule pièce taillée dans un tronc de 1 m de diamètre pour une longueur de 2.50 m. Il est renforcé par deux cerclage métalliques.
Il est fermé par un bouchon (6) solidement calé par un jeu de coin (4 et 5) enfoncés au maillet.
Le pilon frappe le coin de pressée (2) qui comprime latéralement les noix.
L' huile sort par le tuyau (7)
Lorsque la pressée est terminée on débloque le tout avec le coin 3
Organisation de l'intérieur du pressoir :
on retrouve en 1 le corps du pressoir
Il a été renforcé pour l’hygiène (et la solidité ) par un cuvelage en inox (2) qui n'existait pas à l'origine.
Les noix écrasées et chauffées sont réparties dans des toiles hermétiquement fermées(4), séparées par des grilles. Maintenant en matériaux synthétiques, elles étaient à l'origine en poils de chèvres.
Les grilles (3) facilitent l'écoulement de l'huile.
Le reste du pressoir est rempli de cales en bois (5).
Le coin de pressé est guidé par deux pièces de bois (6).
* L'arbre secondaire
L'arbre secondaire, après une nouvelle démultiplication, actionne le brasseur du chaudron. L’embrayage de ce brasseur se fait par l’intermédiaire d’un engrenage se déplaçant verticalement. Il actionne aussi un moulin à grains (seconde fonction du moulin).
le chaudron
Le moulin avait d’autres fonctions. Les pressées d’huiles étaient des activités saisonnières (de février à mai). A l’étage l'on avait installé une scierie (battante) où l'on fabriquait les planches et les poutres pour les personnes qui apportaient leur bois.
Un petit film pour découvrir l'utilisation d'une "battante"
Il donne une bonne idée de ce que pouvait être la scierie.
L'on a également rajouté au moulin d'Aigueblanche une génératrice qui produisait de l‘électricité et fournissait l’éclairage au quartier de l’église, dès le début du 20eme siècle. C’est l’origine de la régie électrique qui gère encore aujourd’hui la distribution de l’électricité.
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